Rigoberta
Menchú, Prix Nobel de la Paix sera présente au
festival Présence Autochtone
Venue de Rigoberta Menchú,
prix Nobel de la paix; lancement du nouvel album de Samian avec, pour
l’occasion, un concert sur la scène Loto-Québec de la place des Festivals,
pavoisée, éclairée et habillée aux couleurs des cultures autochtones; symposium
international de l’audiovisuel amérindien pour souligner les dix ans du Wapikoni
mobile; une compétition de films et vidéos de haut niveau, un jury présidé par
le comédien Sébastien Ricard; théâtre de rue, expositions, colloque,
gastronomie, happenings kino-visuels et défilé. Ce sont là les éléments
marquants de la vingt-quatrième édition de Présence autochtone, manifestation
annuelle dédiée aux arts et cultures des peuples premiers.
Terres en vues, maître d’œuvre de Présence autochtone,
a aujourd’hui le bonheur d’annoncer que l’événement se tiendra en 2014 sous les
auspices de Rigoberta Menchú, prix Nobel de la Paix, qui nous fera l’honneur
d’être de nouveau avec nous. La venue de Mme Menchú et celles de nombreuses
personnalités de toutes les Amériques, qui seront plus nombreuses que jamais,
atteste de la vocation internationale du festival
montréalais.
À
sa vingt-quatrième édition, l’événement resplendit de vitalité. Des éclats de
rire et de colère, des coups de cœur et des coups de gueule, des fulgurances et
des chansons, une filmographie qui fait son chemin et des regards singuliers
venu du pluriel des nations enracinées: toute l’impétuosité de la jeunesse
irrigue sa programmation 2014.
Concerts
Un nouvel album pour Samian et un grand spectacle
gratuit. Samian revient en force et sa lumineuse parole justifierait à elle
seule la thématique du festival 2014 : Une joyeuse colère. Autre nom qui monte,
Shauit offrira pour sa part un spectacle dansant au Club Soda pour que le
plaisir se prolonge dans la nuit. Le 31 juillet 2014, chaud il
fera!
Sous la houlette conjointe de Présence autochtone du
Meg, une soirée Électrochoc, nouvelle mouture, le 1er août; Acid
Arab, un groupe à proprement parler hallucinant, et Cris Derksen, une virtuose
du violoncelle formant duo avec DJ Shub (de Tribe called Red), seront en scène
pour un show électro-dynamite.
Samedi 2 août, toujours sur la scène Loto-Québec,
place des Festivals, Beatrice Deer et Sinuupa, deux
auteurs-compositeurs-interprètes inuit, étoiles montantes dans la constellation
des artistes autochtones, feront performance inoubliable.
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PA CINÉMA : L’alcoolisme chez les Autochtones aura rarement été abordé de façon aussi frontale. Le cinéaste, qui a pris son premier verre d’alcool à six ans, recueille les histoires d’autres individus qui ont parcouru comme lui le difficile chemin vers la sobriété. Un film inspiré du livre Crazywater: Native Voices on Addiction and Recovery, de l’auteur mohawk Brian Maracle.
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Cinéma et rencontres
Jeunesse en musique, jeunesse côté cinéma. Avec, en
ouverture, un documentaire d’une réalisatrice de la relève, Kim Obomsawin;
celle-ci a réalisé un moyen métrage dans le cadre de la coopération entre Canal
D et APTN visant à appuyer les talents émergents. La ligne rouge porte
(fort à propos!) sur les jeunes hockeyeurs autochtones pour qui le sport est un
moyen de dépassement vers des lendemains meilleurs pour eux comme pour leurs
communautés.
Et, à la soirée de clôture, jeunesse encore et
toujours, on soulignera les dix ans du Wapikoni mobile. Cette importantissime
initiative de formation et de création destinée aux jeunes des Premières
Nations, étend aujourd’hui son influence au Pérou, en Bolivie, au Chili et au
Panama. Incidemment, un symposium international réunira, à l’invitation du
Wapikoni mobile, des intervenants majeurs de cette grande idée de la
réappropriation souveraine des moyens audiovisuels par les Premières Nations.
Cet événement se conjuguera au colloque savant Regards autochtones sur les
Amériques, réunissant des spécialistes de l’art autochtone dans son versant
cinématographique.
Notre invitée d’honneur, Rigoberta Menchú, découvrira
donc à Montréal un festival qui a opéré plusieurs mues en accompagnant la
formidable poussée culturelle et artistique des premiers peuples des Amériques. Elle y renouvellera, pour une autre tridécade (treize, c’est un cycle
complet selon la numérologie maya), son engagement à offrir une récompense en
son nom pour des œuvres cinématographiques signifiantes pour le progrès et
l’avancement des communautés autochtones.
Et la sélection s’avère de haut niveau en 2014 : en
provenance de dix pays, vingt-et-un longs et moyens métrages, dont dix-sept en
compétition.
On y trouve des fictions
solidement ficelés telles que The Activist (France-USA 2013),
Drunk’stown Finest (USA 2013, présenté au dernier festival Sundance), ou
El Regreso (Venezuela, 2013). Des documentaires de la nouvelle école
argentine, minimaliste et borgésienne : El Impenetrable (lancé au
festival de Venise) et Tunteyh, El rumor de la piedra; ou encore, plus
sagement canadien et oneffien, le beau et fort Crazy Water de Dennis
Allen. Des films de combat et de revendication, comme Le Chant de la
fleur, sur la communauté de Sarayaku qui fit reculer les pétrolières ou
comme Insurgentes, du vétéran Jorge Sanjines, fresque eisensteinienne sur
l’épopée du mouvement indigène qui a accouché de l’État plurinational de la
Bolivie actuelle. Des documentaires sur l’art tels que Sanansaattaja
(Finlande 2013) sur un berger tibétain qui a eu la révélation chamanique lui
permettant de chanter la saga du roi Gesar (la plus longue œuvre littéraire
connue) ou Joikfeber (Norvège 2012) sur la résurgence d’un art vocal sami
ancien. Des narrations hors-normes d’une grande audace formelle telles que
He Who Dreams de la renommée Dana Claxton et, The Healing Winds,
une autoproduction de Joel Montanez, possiblement le nouveau Denis Côté de la
cinématographie québécoise. Et on y trouve même un film
d’épouvante : Feed the Devil.
À
souligner : une nouvelle récompense, le prix APTN, pour souligner le travail
exceptionnel d’un cinéaste autochtone s’étant distingué durant l’année. Les
nominés en 2014 sont Jeff Barnaby pour Rhymes for Young Ghouls, Madeline
Piujuq Ivalu pour Uvanga et Alanis Obomsawin pour Hi-Ho
Mistahey!.
De l’innovation et des
créations
Et, en effet, ce n’est pas les nouveautés qui
manqueront en 2014 avec plusieurs jeunes artistes pour qui l’événement est
l’occasion de s’éclater dans des créations originales :
Caroline Monnet, artiste anishinabe, travaillera avec
son complice Sébastien Aubin à concevoir une ponctuation audiovisuelle pour le
déploiement de Présence autochtone sur la place des Festivals.
Moe Clark, artiste multidisciplinaire, sera narratrice
et chanteuse pour l’interprétation en théâtre de rue du conte Soleil pris au
piège, extrait de la saga de Tshakapesh, (Véronique Hébert, femme de théâtre
atikamekw, en collaboration à la mise en scène). Avec un accompagnement musical
amalgamant musique foraine et musique amérindienne, grâce à Katia
Makdissi-Warren (OktoÉcho).
L’harmonie, les masques, les marionnettes géantes vont
ouvrir, samedi le 1er août, le Défilé de l’amitié nuestroamericana
par lequel les peuples du monde, aujourd’hui réunis dans le Montréal
multiculturel, viennent honorer, en paradant dans les rues, Atahensic, l’Ève
américaine.
Le photographe Roland Lorente présentera des photos
géantes dédiées aux danseurs de pow-wow sur la rue Ste-Catherine et Eruoma
Awashish exposera des œuvres récentes à la Guilde canadienne des métiers
d’art.
À noter
Le groupe Masques et Effigies fera sa première sortie le 21 juin prochain à
16 h sur la place d’Armes lors de la cérémonie du Jour national des peuples
autochtones.
http://www.presenceautochtone.ca