JIRI MENZEL PRÉSIDENT DU JURY DU 37e
FFM
Jiří Menzel (Président / President)
Chez le cinéaste tchèque Jiří
Menzel, c’est probablement dû à ses influences cinématographiques acquises
au cours de ses études à la FAMU, que l’art du cinéma devient une sorte de
laboratoire expérimental. Mais il y a aussi un
«autre» Menzel, celui qui ose une carrière de comédien, plus de 70 rôles
entre 1962 et aujourd’hui. Son baptême de cinéaste, il le confirme en assistant
sa compatriote, la réalisatrice avant-gardiste Věra Chytilová. En 1966, il décide d’entreprendre le long métrage en
s’y impliquant discrètement puisqu’il ne tourne qu’un seul sketch du collectif Les Petites Perles, d’après cinq récits
de l’écrivain tchèque Bohumil Hrabal. En 1966, il assume son savoir-faire avec
Trains étroitements surveillés, une
autre adaptation d’un roman de Hrabal pleine d`humour sur la guerre avec, comme
résultat, l’Oscar du meilleur film en
langue étrangère en 1968. La critique mondiale reconnaît là un nouveau
cinéaste aux grandes promesses. Après une interruption due au Printemps de
Prague de 1968, il attendra jusqu’en
1975 pour reprendre les chemins des studios. Il alterne alors entre des rôles
que d’autres cinéastes lui proposent et la réalisation. Mais la comédie
satirique devient pour lui un registre qui se perpétuera de film en film. Les
preuves sont nombreuses : À l’orée de la
forêt (1975), Une blonde émoustillée (1980), Mon cher petit village (1985)
et, plus récemment, Moi qui ai servi
le droi d’Angleterre (2006), mélange de satire, de dérision et de regard à
la fois ludique et judicieux sur le monde, caractéristiques qu’il conserve dans
Don Juan, au programme cette année au
Festival des films du monde de Montréal.
Caroline Dhavernas
C’est dans Marilyn, le
téléroman quotidien de Lise Payette, que la toute jeune montréalaise Caroline
fait ses débuts à la télévision à l’âge de 12 ans. Elle enchaîne ensuite les
rôles autant à la télévision qu’au grand écran, à l’international comme au
Québec, où on a pu la voir dans Zap,
Jasmine, Urgence I et II, Lobby et Le Polock. Mais c’est dans Tag I et II, où elle campe le rôle de
l’inoubliable Stéphanie, que les téléspectateurs québécois constatent son grand
talent. Toujours côté québécois, elle tourne pour le cinéaste Karim Hussain dans
La belle bête, adaptation du roman de
Marie-Claire Blais; Erik Canuel lui offre un rôle dans Nez rouge. On la remarque aussi dans Mars et Avril, de Martin Villeneuve.
Caroline Dhavernas a également laissé sa marque à la télévision américaine
principalement par son interprétation du rôle de Jaye dans la série Wonderfall, et dans les séries Off The Map et Hannibal. Au cinéma, elle joue avec
Adrian Brody dans Hollywoodland et
avec Chris Cooper dans Breach. Le
britannique Peter Greenaway lui confie un rôle dans The Tulse Luper Suitcases. On la verra
aussi dans Surviving My Mother
d’Émile Gaudreault, Passchendaele de
Paul Gross, prix Génie du meilleur film en 2009. Elle retrouve Émile Gaudreault
dans De père en flic, puis M. Night
Shyamalan comme producteur dans Devil
de Drew Dowdle. C’est dans la diversité et
la complexité des personnages qu’elle incarne que Caroline Dhavernas
trace admirablement sa carrière de comédienne.
Michael Kutza
Réalisateur et artiste graphique, Michael Kutza fonde en 1964 le
Festival international du film de Chicago qu’il dirige encore aujourd’hui. Il a
également collaboré dans d’autres festivals à l’échelle internationale,
notamment à Taormina, Téhéran, Moscou, Manille, Bogota, Los Angeles, Cannes,
Berlin et Jérusalem. Il a été conseiller pour un certain nombre d’autres
manifestations cinématographiques, y compris le Festival de Berlin et celui de
Locarno. De 1979 à 1991, il est correspondant pour le cinéma américain de la
revue italienne II Tempo. Michael
Kutza a reçu de nombreux honneurs pour ses réalisations culturelles, notamment,
en 1972, le Lion d’argent à la Mostra de Venise, et en 1978, un prix du Chicago
Sun Times pour souligner sa contribution exceptionnelle à la ville de Chicago.
En 1985, Jack Lang, alors ministre français de la Culture, le fait Chevalier de
l’Ordre des Arts et des Lettres. En 2009, il est honoré par le Landmark
Preservation Council of Illinois pour sa contribution légendaire à la vie
municipale et culturelle de Chicago et de l’Illinois. En 2010, le Chicago Magazine l’inclue
dans sa liste des «40 pionniers de Chicago», au même titre que le président
Barack Obama et le regretté grand critique de cinéma Roger Ebert.
Pedro Olea
Réalisateur, scénariste et producteur, Pedro Olea a réalisé 25 longs
métrages ainsi que des documentaires et moyens métrages pour la télévision. Días de viejo color (1967), qui marque
ses débuts au grand écran, est suivi de La forêt du loup (1969), présenté en
première au Festival de Valladolid. La
maison sans frontières (1972), en compétition à la Berlinale, a participé au
Los Angeles Film Festival et a représenté le cinéma espagnol aux Oscars. La
première de Torment (1974) a lieu au
Festival de San Sebastian tandis que l’acteur principal dans Un homme surnommé Fleur d’automne
(1976), remporte le prix du meilleur acteur au même festival. Akelarre (1983) fait partie de la
sélection officielle des festivals de Berlin et de Karlovy Vary. Le
maître d’escrime (1992), son plus important succès commercial, obtient le
Prix du public à Viña del Mar (Chili) et au Festival de Palm Springs. Ce film
lui vaut le Goya du meilleur scénario et représente l’Espagne aux Oscars. Plus
récemment, il signe Tiempo de
tormenta (2003) et La conspiration (2012). Pedro Olea a
reçu, entre autres, le Prix «Toda una vida» du Festival de San Sebastian et le
«Golden Spike» à Valladolid.
Dai Sijie
Cinéaste et romancier, Dai
Sijie est originaire de Putian
dans la province côtière du Fujian, située au sud-est de la
Chine. Pendant la révolution culturelle (de 1966 à 1976), ses parents, médecins
dits « bourgeois réactionnaires », sont mis en prison. Dai Sijie est envoyé en rééducation scolaire dans la province
du Sichuan pendant trois ans. À la mort de Mao, il réussit un concours d'entrée
à l'université où il étudie l'histoire de l'art, puis obtient une bourse pour
poursuivre ses études à l'étranger. Il choisit la France, et après être passé
par L'IDHEC, s'y installe définitivement. Son premier long métrage, Chine ma
douleur (1989) remporte le prix Jean-Vigo. En 2000, son premier roman, Balzac et la petite tailleuse chinoise,
en partie autobiographique, est salué par la critique et séduit le grand public.
En 2003, il publie Le complexe de Di qui reçoit le prix Femina. Alternant
roman et film, il a aussi réalisé Le
mangeur de lune (1994), Tang le onzième (1998),
Balzac et la petite tailleuse chinoise (2002), adaptation de son
roman à succès, et Les filles du botaniste (2006), présenté au Festival
des films du monde de Montréal.
N.B. Il avait été annoncé par ailleurs la présidence de Mr Alan Ladd Jr qui ne pourra malheureusement se rendre à Montréal en raison de problèmes de
santé.
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