jeudi 26 janvier 2012

LIVRES : « Le glacis », roman écrit en 1950, sur la guerre d'Algérie

Le Glacis
Auteure : Monique RIVET
Éditeur : Métailié, Paris

Jeune femme née en France, elle accepte un poste d'enseignante dans un collège privé pour jeunes filles en Algérie au moment de la guerre. Mais elle est insouciante, discute de tout et de rien comme elle le ferait en pays libre, loin du colonialisme et des restrictions politiques de toutes sortes.

Du jour au lendemain, il faut se méfier de tout le monde, il faut faire attention à ce que l'on dit et à qui on le dit, il ne faut entretenir de relations qu'avec les bonnes personnes - en tout cas pas avec les mauvaises... Mais comment faire quand on n'a que 22 ans en 1950 et qu'on croit que c'en est fini avec les guerres mondiales ?

Abus de pouvoir et d'autorité
Ce livre est émouvant, mais surtout édifiant, en ce qu'il nous fait réaliser à quel point toutes les guerres, toutes les emprises se ressemblent.

L'AUTEURE
Agrégée de lettres classiques et aujourd'hui retraitée, Monique Rivet partage son temps entre la région parisienne et les Cévennes. Elle est l'auteur, entre autres, de Caprices et Variations (Flammarion), Les Paroles gelées et La Caisse noire (Gallimard). Elle a écrit Le Glacis à la fin des années 50, sans le publier.

EXTRAITS 

« C'étaient les cigognes, arrivées de la veille [...] ce craquètement où, environnée de la violence des hommes et l'appréciant à cette aune, j'avais cru entendre un crépitement de mitraillette. » (p. 69)

« tous ces gens qu'elle voyait, dont elle écoutait les calomnies, auxquelles elle faisait confiance plutôt qu'à moi. » (p. 80)

« N'est-ce pas défier le sort que se réjouir trop tôt ? » (p. 105)

« Depuis plusieurs jours déjà je ne recevais plus aucun courrier, alors que j'étais certaine que ma mère m'écrivait. Ils veulent t'étouffer, me disais-je. » (p. 124)

« Ce qui était singulier, ce n'était pas la ségrégation des communautés, habituelle dans ce pays, c'était l'avenue elle-même [...], et davantage encore ce nom de glacis qu'elle devait à un fondateur largement oublié malgré une rue dédiée à son souvenir. » (p. 129, Postface)

« Le temps où j'ai habité la ville était le temps de cette violence. Le temps de ce que le langage officiel déguisait d'un intitulé pudique : 'événements' quand l'homme de la rue disait : la guerre. La guerre d'Algérie. »  (p. 130, Postface)

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