samedi 17 mars 2012

LIVRES : La Cyberintimidation - de Marthe Saint-Laurent


Après Ces femmes qui détruisent ... les femmes. Les ravages du «bitchage»Le «bitchage» • Guide de survie • 25 conceils indispensables et «Bitcher» et intimider à l'école C'EST ASSEZ, Marthe Saint-Laurent récidive sur l'intimidation mais cette fois dans le cadre des technologies Internet, réseaux sociaux et téléphones intelligents.

Les paroles s'envolent mais les photos et les écrits restentElle y parle des victimes intimidés et des bourreaux intimidateurs, des filles entre elles, des élèves par rapport à leurs enseignants, des parents par rapport aux enseignants, des témoins qui restent dans leur coin, des soi-disant autorités scolaires qui ne font rien de conséquent pour que cessent ces manières complètement irresponsables aux conséquences désastreuses autant dans les jeunes cerveaux que dans la future carrière des uns comme des autres.

Des conséquences sans fin
Des exemples de cas catastrophiques passés, des données fournies par la police, des listes de sites et types de réseaux Internet pour les jeunes ainsi que d'aide, des encadrés attirant l'attention du lecteur sur des sujets précis, des résumés en fin de chapitre ainsi que des solutions à apporter (y compris des propositions de sujets de compositions) constituent une aide sérieuse dans le domaine de l'intimidation, phénomène qui ne cessera de s'accroître tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas de responsabilisation, de formation, d'information, de lignes de conduite, de réflexion imposée aux abuseurs quant aux conséquences publiques et sociétales de leurs gestes qu'ils croient privés. Nous sommes tous concernés : élèves, parents, enseignants, directions d'école... Nous devons tous travailler pour faire réduire la violence autant physique que psychologique et qu'économique car l'intimidé risque très certainement de ne pas vivre ni sa vie ni sa carrière aussi pleinement qu'il ou elle aurait dû. Des moyens de prévention sont aussi fournis dans l'ouvrage de Marthe Saint-Laurent qui persiste et signe sur la violence entre filles d'une portée plus grande qu'entre garçons ; elle est par ailleurs appuyée dans cette conviction par une étude universitaire.

Les filles entre elles
La seule chose que l'on pourrait reprocher à ce livre, c'est qu'il continue à classer les homosexuels uniquement parmi les victimes alors que seuls ou regroupés il peuvent tout aussi bien sombrer dans le camp des intimidateurs que les filles entre elles. Cessons de prendre pour acquis qu'ils sont tous efféminés et commençons plutôt à reconnaître que si certains sont harcelés relativement brièvement par les machos (plus fort qu'eux) ils peuvent tout aussi bien s'en prendre sur de très longues périodes à leurs rivales femmes qui ont moins de force de par leur constitution physique mais dont ils peuvent très bien avoir adopter les comportements et manigances par assimilation de vouloir se faire appeler des filles ou simplement de par leur caractère plus féminin que masculin. Par conséquent, les comportements excessifs des filles entre elles ne sont pas exclusifs aux filles mais peuvent tout à fait s'appliquer à des garçons qui voudraient être à leur place, avoir leurs charmes, conquérir tel ou tel garçon qui aurait pour leur malheur jeté les yeux sur une personne du sexe féminin. Et la situation peut devenir d'autant plus tordue qu'ils peuvent jouer à la fois sur la solidarité masculine que sur la séduction selon des rites féminins, tout en pouvant compter, plus tard, sur des salaires qui ne seront pas réduits du tiers et sur des opportunités qui ne subiront pas les plafonds de verre et autres blocus masculins à l'endroit des femmes. Il serait grandement temps de constater cette autre réalité qui pourrait s'avérer aussi ample que les précédentes.

À l'école comme dans la vie
En fait, tout ce qui se passe à l'école se passe également dans le milieu du travail, dans la vie sociale, etc. Si on n'apprend pas aux jeunes quand ils sont en situation d'apprentissage à dialoguer, à réfléchir et à savoir se contenir au lieu de tout faire pour détruire ceux et celles qu'ils ou elles jalousent, on aura passé outre le message le plus important de leur vie, ce qui aura des conséquences sur d'innombrables personnes chaque fois qu'ils ou elles seront confrontés à leurs haines personnelles ou encore à leurs plus ardents désirs même les plus irrationnels, même les plus monstrueux en raison de l'insouciance apprise à l'école, insouciance appuyée par la lâcheté ou le manque de ressources ou savoir-faire des témoins.

EXTRAITS

« Contrairement à la croyance populaire, le bourreau n'a aucune estime de soi et s'attaque aux faiblesses ou aux forces (non assumées) des autres. » (p. 21)

« Chloé est ravagée par tant d'insultes et de méchancetés et pense même à quitter Antoine (et l'école) pour avoir la paix. » (p. 28)

« Il peut s'agir d'une élève différente des autres [...] en quelques jours, la jeune fille bien intégrée dans un groupe peut devenir l'ennemie jurée de tout le groupe. (p. 60)

« Cela explique l'état dépressif des victimes même une fois rendues à l'âge adulte. » (p. 62)

« C'est peut-être ceux qui lui disent bonjour tous les matins à l'école. Qui sait ? » (p. 63)

« Le but premier de l'intimidateur est d'isoler et d'exclure un individu de ses pairs, mais aussi de lui faire parvenir des attaques pour l'affaiblir, pour se venger ou pour simplement s'amuser. » (p. 64)

« Le malaise s'étend comme une traînée de poudre à savoir qu'un jeune a une mauvaise expérience avec un enseignant et voilà que tous les élèves de l'école le détestent également. » (pp. 64-65)

« Monique la traitait de putain, de traînée car elle sortait avec un garçon qui intéressait sa fille. » (p. 77)

« Lorsque la jeune fille se laisse filmer, par son amoureux, nue ou se faisant des caresses, elle doit être consciente que lorsque les amours seront terminées, le jeune aura toujours ce matériel entre les mains. Il est possible que cette vidéo se retrouve sur YouTube. » (p. 102)


On peut se procurer le livre en ligne chez Bélilveau éditeur ou en librairie.


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