... Lu sur Afriquesenlutte.org
Cet article a été rédigé par Zombré L.W. Pascal, magistrat, membre de l’ONG voix de femme.
En voici un extrait:
"... des révélations étranges et bouleversantes. Ce n’était pas la première fois que pareilles révélations sont faites, mais leur nature est choquante et il devient urgent qu’on en parle ou qu’on en tienne compte si l’on veut atteindre la tolérance zéro pour l’excision.
Ainsi donc, au Mali, des exciseuses auraient refusé de déposer leur couteaux en contrepartie de la somme de 150 000 F CFA pour l’unique raison qu’elles gagnent mieux en excisant (5000 F CFA par excision) et en vendant chaque clitoris coupe à 100 000 F CFA. Il ressort que la demande dépasse l’offre. Des lors, la question légitime que l’on pourrait ce poser serait de savoir à quoi pourrait servir ce bout de chair qu’on arrache à la femme ou à la jeune fille ?
Il apparait qu’au Mali, clitoris coupés seraient destinés à deux types d’usage.
Le premier usage serait le fait des femmes. Il ressort que celles-ci sont à la fois les premières victimes des MGF et les premières utilisatrices du clitoris qui aurait des vertus mystiques. Tout d’abord, il serait utilisé comme filtre d’amour sous la forme de pommade. Il est séché, pilé, mélangé à du beurre qu’elles s’appliqueraient sur le corps comme pommade. Ceci aurait pour conséquence de les doter d’un charme foudroyant, de les rendre attirante ou séduisante grâce au pouvoir mystique du mélange.
La deuxième clientèle serait masculine. Pour cette catégorie, le clitoris serait utilisé dans des procédés mystiques pour accroitre l’aura de leurs utilisateurs. A ce titre, il serait très prisé par les politiciens ou autres paranoïaques du pouvoir. Il ressort également que les hommes l’utiliseraient comme aphrodisiaque. En outre, il procurerait de la chance pour se faire élire ou pour avoir de l’argent.
Lors d’une réunion du comité inter africain de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes, une Béninoise a confessé que dans son pays les clitoris séchés valent de l’or, car ils sont utilisés par les commerçants dans des produits mystiques qui ont pour vertu d’attirer la clientèle.
Qu’en est-il au Burkina Faso, au Togo, en Guinée, au Sénégal et ou ailleurs en Afrique ?
Il est vrai qu’aucune enquête, ni aucune étude, n’est parvenue à cette conclusion hallucinante qu’il existe un commerce du clitoris, que les femmes sont les plus impliquées et que des hommes en quête de notoriété et ou de gloire sont une clientèle parmi tant d’autre. Mythe, mystère ou simple légende ? L’enjeu mérite qu’on en parle et qu’on vérifie ces informations.
Dès lors, il est permis de nourrir une inquiétude légitime quant aux succès de la lutte contre l’excision et à son éradication éventuelle. Point n’est besoin de savoir si les vertus mystiques ou diabolique qu’on prête au clitoris coupé sont vraies ou fausses. Ce qui nous intéresse est de savoir véritablement s’il ya un trafic de clitoris. Si cela s’avérait, il faut doubler de vigilance et redoubler d’effort. En plus d’être une atteinte aux droits humains (le droit à l’intégrité physique, le droit à la vie et le droit à la sante), l’excision est entrain de devenir un crime organisé dont les acteurs, dans ce cas, sont supposés être les protecteurs des victimes.
C’est à juste titre que la 65e Assemblée générale des nations unies en 2010 a pris une résolution visant à interdire les mutilations génitales féminines dont sont déjà victimes plus de 150 millions de femmes et 3 millions de jeunes filles.
A tous les combattants de la lutte contre les violences faites aux femmes, il est impératif de redoubler de vigilances, car il y a du chemin encore à faire pour libérer la gente féminine des pratiques traditionnelles néfastes, des marchands d’illusions et autres marabouts."
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