mercredi 17 août 2011

35e FFM - Critiques de films

BLACK BUTTERFLIES
GÖLGELER VE SURETLER (SHADOWS AND FACES)
BITTER TASTE OF FREEDOM
CORNELIS
EL MISTERIO DE LAS LAGUNAS
MY WIFE
LA BELLEZZA DEL SOMARO
THE SLUT



BLACK BUTTERFLIES
Poésie, poétesse, Ingrid Jonker, Afrique du Sud, Apartheid, vie ohlala des riches Blancs hypercontrôlants, vie triste et abusée des Noirs, la voix de Nelson Mandela. Voir l'article  BLACK BUTTERFLIES


GÖLGELER (SHADOWS AND FACES); Dervis Zaim (Turquie; 116mn; s.t.a.)
Que feraient les gens s'ils étaient invisibles ? Ils pilleraient et voleraient, n'auraient aucune crainte de se faire prendre et de devoir payer pour leurs méfaits.

Le film se déroule à Chypres, territoire turc et grec, régime des colonels, avec rappels de dates historiques marquantes pour la politique de l'île.

Une jeune femme vivant avec son père voit arriver les Grecs qui les chassent de leur maison et de leur village. Le père est un homme bon, un marionnettiste qui joue souvent les mêmes scènes rappelant de ne pas voler et de ne pas mentir. La fille est adolescente, elle en a un peu marre mais l'heure est à l'urgence de disparaître de la vue des co-occupants d'un même territoire qui ne veulent plus partager. A la suggestion de la jeune et en raison de la faiblesse du vieil homme, ils trouvent refuge chez le frère de ce dernier qui habite un village voisin. Mais là aussi, l'inquiétude gagne les habitants. Les policiers grecs les cernent de toutes parts et ils ne peuvent plus se ravitailler à la ville, seulement à l'épicerie-café grec d'en face tenu par une femme et son fils qui lui pense à son avenir et à la façon la plus rapide de devenir riche. Un matin, elle aide le père et sa fille à quitter pour la ville, les laisse en chemin, ils se réfugient dans une caverne mais le père part en éclaireur sans jamais revenir. La fille revient chez son oncle. Et l'histoire se poursuit pour la conquête ou la survie.

Que l'on penche du côté des Grecs ou en faveur es Turcs, ce film est une ode à l'humain, aux instincts, à l'entraide, à la solidarité pouvant mener à la traîtrise, à l'intuition féminine salvatrice aussi, mais surtout aux retours du destin selon lequel on ne s'en tire jamais véritablement quand on fait volontairement du tort aux autres ; tôt ou tard, ça vous retombe sur le nez d'une manière ou d'une autre...

On retrouve ici la rudesse des hommes vivant en pays sec et ensoleillé, en sol pauvre, difficile.


BITTER TASTE OF FREEDOM; Marina Goldovskaya (Suède/Russie; 85mn; s.t.a.)
Ce documentaire est un retour sur la vie et l'activité professionnelle, qualifiée de maximaliste par un ancien collègue journaliste, de la journaliste d’enquête russe Anna Politkovskaya qui fut assassinée à la suite d'articles trop compromettants pour le gouvernement. Plusieurs témoignages, la réception de son prix à New York, sa famille, ses amis et collègues, des extraits d'archives, la violence des gens qui manquent de nourriture, l'immense tristesse de gens simples qui ont perdu des proches sans raison... Personne n'a jamais été condamné ou incriminé pour ce meutre qui a réussit à instaurer la frousse dans le milieu. Un film à voir pour comprendre pourquoi le pays est passé du communisme au bureaucratisme, sans transition par la Perestroika.
Quelques commentaires traduits librement :
La patrie, c'est non seulement le pays mais également l'époque !
Anna était un être rare
Il ne faut jamais faire de compromis sur son intégrité
Elle était perçue comme une dame de fer mais elle savait être féminine et apprécier un bouquet de fleurs

CORNELIS – Amir Chamdin (Suède; 101mn; s.t.a.)
Il est barde, chansonnier, pop star ; même ici on connaît ses chansons traduites en anglais même si lui a toujours chanté en suédois, même si on ne lui a jamais accordé la nationalité suédoise parce qu'il n'était pas foutu d'aller chercher la paperasse qu'on lui exigeait. Sa vie a brutalement basculé quand tout jeune les nazis sont passés chez ses parents et l'on emmené parce que celui qu'ils cherchaient manquait à l'appel. Le film se poursuit par une rencontre et une demande en mariage et tous ses succès et déboires en tant qu'individu, qu'artiste... Beaucoup de musique dans ce film bien ficelé.

EL MISTERIO DE LAS LAGUNAS – Atahualpa Lichy (Vénézuela 92 mns; s.t.f. )
Avec la participation de Jacqueline Clarac qui explique les rites parfois barbares de ce pays des hautes Andes où l'on ne peut se rendre à dos de mulet, même pour le bibliothécaire qui ne manque pas de passer par là régulièrement. Beaucoup de chants, c'est un film trad-nature aux paysages grandioses. Un homme de 103 ans est marié à une jeunesse (selon lui) de 88 ans, un cercueil pendu au plafond du salon, la fête de St-Bénito lors de laquelle ils se peignent le visage tout noir d'huile pour marquer la fin de la guerre, un super violon sculpté dans une calebasse... Pour amateurs de voyages et d'authentique.

MY WIFE – Yukinari Hanawa (Japon; 113 mns; s.t.a.)
Un film triste et fort dans lequel évolue la relation d'un couple de générations différentes. Il n'a plus de travail, a cumulé de nombreuses dettes, sa famille a honte de lui ; elle est beaucoup plus jeune et souffre du cancer mais surtout elle est follement amoureuse de lui et ferait n'importe quoi pour vivre avec lui. S'ensuit une fuite tranquille en véhicule de camping. Après moultes efforts, elle réussit à recréer l'amour entre eux.

LA BELLEZZA DEL SOMARO – Sergio Castellitto (Italie; 107mn; s.t.a.)
Hystérie collective chez ce père italien célébrant ses 50 ans avec sa famille, ses amis, les patients de sa femme psychologue, sa fille de 16 ans amoureuse d'un septuagénaire... On se demande, pour ceux de sa génération cinquantenaire, quand ils étaient petits, les enfants ne comptaient pas et maintenant qu'ils sont parents, c'est à nouveau eux qui comptent pour des prunes !


THE SLUT (HANOTENET) – Hagar Ben Asher; Israël; 87mn; s.t.a.
D'abord l'homme endort et met en confiance, ensuite il montre de quoi il est capable. Une histoire de monstrueuse petitesse et de vengeance ignoblement nombriliste.   Pas qu'en Israêl, comme on dit en anglais : There's one in every crowd.


Festival des Films du Monde

Suggestions au calendrier cinéma

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire