vendredi 2 décembre 2011

THEATRE : Yvonne, princesse de Bourgogne - Critique


« L’homme dépend de l’image de lui-même qui se forme dans l’âme d’autrui, même si c’est l’âme d’un crétin.»        
-Witold Gombrowicz

Du 29 novembre au 17 décembre, la jeune compagnie Théâtre Point d’Orgue présente sur la scène principale du théâtre Prospero Yvonne, princesse de Bourgogne du polonais Witold Gombrowicz.

Intimidation - relation avec l'autre - se jouer de l'intruse
Tout d'abord, mentionnons qu'il s'agit d'une pièce brillante sur le sujet de l'intimidation, sur l'utilisation d'un être humain servant à se jouer de l'intruse, en l'occurrence une femme n'ayant ni forme ni personnalité ni réactions ni rien, une pièce sur la méchanceté des uns à l'égard d'une autre qui est différente, qui n'est pas conforme, un jeu qui se joue soit en groupe soit individuellement... un peu comme un chat ou plusieurs chats joueraient avec une seule souris.

Odieusement, mais sans violence apparante
Il faut savoir que le tout n'apparaît jamais vraiment violent aux yeux du public qui se laisse absorber par les intrigues, les manoeuvres que tout un chacun planifie pour se débarrasser de cette femme hors du commun, différente de toutes les personnalités-marionnettes habituées à répondre au doigt et à l'oeil contrairement à cette femme qui ne répond ni aux gentillesses ni aux exigences ni au protocole ni aux normes de la société.

On peut tout lui faire, croit-on...
Cette femme dérange ; par conséquent on croit qu'on peut tout lui faire. Dès lors, on la harcèle, on la ridiculise, on lui rit au nez, on l'insulte, on l'injure... et après, on lui fait croire qu'on l'accepte pour ensuite la remplacer par une autre qui convient mieux. YVONNE, PRINCESSE DE BOURGOGNE engendre la réflexion. On se demande s'il ne s'agit pas là d'une parmi tant d'autres que le prince aura choisies l'une après l'autre, toutes adulées le temps qu'il faut par ces individus blasés qui jouent et se distraient au dépens des autres.

Une pièce bien nouée
Une pièce de théâtre brillante, bien nouée, décor et mise en scène ingénieux. De l'écriture de pays slave dans laquelle on décrit un comportement odieux mais avec énormément de souplesse et de charme, tant et si bien que l'on se laisse distraire, riant quand la reine fait rimer trône avec courônne, qu'on se laisse absorber par les manoeuvres princières de goût douteux. Le tout coule comme des perles d'eau sur le dos d'un canard. C'est après que l'on devient soi-même volubile et qu'on a peine à quitter le théâtre...

Intemporel
Baroque et contemporaine, cette pièce mémorable saura faire réfléchir et émouvoir tout en apparaissant comme un divertissement léger.

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