jeudi 9 février 2012

LIVRE : Kate Grenville, « Le lieutenant » (Métailié)

Angleterre - bagnards - Australie - esclaves - aborigènes - marines - expéditions scientifiques - carrières - biographies - fiction - classes sociales - langues - abolir l'esclavage - Nouvelle-Galles du Sud

Le lieutenant, roman
Exceptionnellement doué mais issu d'une famille du peuple, Daniel Rooke est repéré et amené à étudier avec des garçons de classes plus élevées dans une académie d'une ville portuaire anglaise au XVIIIe siècle. Il s'intéresse aux nombres premiers, à l'astronomie, s'engage dans les marines avec lesquels ils participe à des combats sur la côte est des États-Unis d'où il revient gravement blessé, puis repart en expédition scientifique en direction de l'Australie. Ayant jusque là toujours vécu en Angleterre, il n'avait jamais vu de Noirs ni d'aborigènes.

Une fiction basée sur l'histoire d'un grand érudit
Le lieutenant est une oeuvre de fiction basée sur la vie d'un véritable jeune lieutenant des marines qui se trouvait à bord de la première flotte transportant des bagnards en Australie, en 1788. L'auteure donne à son personnage une sensibilité proche de quelqu'un qui cherche à percer malgré les embûches imposées à quelqu'un qui n'est pas assez bien né, ce qui l'aidera à ne pas débarquer en Océanie avec des préjugés propres à une classe voulant préserver sans faute ses privilèges. A l'inverse, il s'organisera pour être en mesure de se lier d'amitié avec une aborigène d'Australie afin de compiler les premières notes linguistiques de cette région du monde. A son retour, il s'employa à abolir l'esclavage. Cet homme s'appelait... William Dawes !


EXTRAITS

« Un garçon avait déballé toutes les affaires de sa malle [...], puis il les avait lancées par la fenêtre du troisième étage dans la cour boueuse. » (p. 15)

« Il aspirait à devenir un garçon plus ordinaire, mais il était impuissant à devenir autre chose que lui-même. » (p. 17)

« Même lorsqu'ils les croisaient de très près dans les ruelles étroites, Rooke remarqua que les esclaves ne le regardaient jamais en face. On leur avait sans doute appris à ne jamais soutenir le regard d'un homme blanc. Leurs traits étaient exotiques, puissants, comme s'ils étaient taillés dans une matière plus solide que le mastic insipide des visages anglais. » (p. 29)

« Il ne savait toujours pas comment réfuter la logique de Lancelot Percival à propos de l'effondrement de l'Empire britannique, mais maintenant qu'il avait vu les esclaves il était certain d'une chose : ils étaient différents d'un cheval ou d'une montre en or. » (p. 29)

« On comptait, grosso modo, huit cents forçats et deux cents soldats. Maintenant qu'ils n'étaient plus cantonnés dans les navires, Rooke songea à la précarité arithmétique du rapport de force. » (p. 55)

« Il comprit que pour Silk, tout comme pour lui, la Nouvelle-Galles du Sud ne représentait pas simplement quatre années de solde [...] La Nouvelle-Galles du Sud avait son rôle à jouer dans leur destinée d'hommes. » (p. 61)

« Elle tordit la bouche, peut-être pour rire de sa prononciation. Ils répétèrent le mot plusieurs fois. Il suffisait pour l'heure de se faire écho. » (p. 124)

Kate Grenville
L'AUTEURE
Kate Grenville est l'un des auteurs les plus aimés en Australie. Ses oeuvres de fiction ont remporté de nombreux prix tant en Australie qu'au niveau international. The Idea of perfection a remporté en 2001 The Orange Prize for Fiction et devint un best-seller de longue durée. Son dernier roman, The Lieutenant, vient également de remporter The Orange Prize for fiction en 2010.

The Secret River a remporté de nombreux prix en 2006 : The Commonwealth Prize for Literature, The Booksellers' Choice Award, The Fellowship of Australian Writers Prize et il a été finaliste du Man Booker Prize.
http://www.users.bigpond.com/kgrenville

Le lieutenant
, écrit par Kate Grenville, traduit de l'anglais (Australie) par Mireille Vignol, est publié chez Métailié, Paris. En librairie dès le 9 février 2012.

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